De Mars à Novembre 2017, j’ai travaillé dans un spa d’hôtel à Piccadilly circus. Ce fut une expérience riche en rebondissements. Autant pour mon apprentissage de l’anglais que l’expérience humaine.
J’ai commencé j’étais heureuse et très vite j’ai remarqué une ambiance plutôt tendue.
1er obstacle:
La manager ne prenait pas son rôle au sérieux, elle était sur le point de partir donc elle nous laissait nous débrouiller. Il y avait un désaccord sur la manière de fonctionner. On manquait de temps entre les clients pour nettoyer les pierres chaudes. Certaines disaient qu’on devait le faire quand même quitte à prendre du retard, d’autres tant pis on ne nettoie pas entre les clients. Et ça a causé beaucoup de tensions. Je suis arrivée en plein milieu, pas simple. La manager nous a suggéré de faire un vote et en tant que dernière arrivée j’avais la responsabilité de départager. J’ai donc du trancher pour le fait de nettoyer les pierres entre chaque client, car l’hygiène c’est la base. J’étais donc celle qui a fait un choix, certaines m’appréciaient, d’autres beaucoup moins.
2e obstacle, l’anglais:
Sur 5 therapists, 3 parlaient couramment espagnol. Comment dire que j’étais perturbée dans mon apprentissage de l’anglais. Pour celles et ceux qui ne savent pas, avant de me mettre à l’anglais, je parlais et je comprenais bien mieux l’espagnol. Mon cerveau était donc complètement HS, je parlais moitié anglais, moitié espagnol. On mélangeait les mots, car une des collègues ne parlait pas du tout anglais. Il y avait 2 cabines, une simple et une double (1 ou 2 tables de massage). Nos emplois du temps étaient faits de sorte qu’on enchaine surtout les duos. Et ça tournait pour déterminer qui occuperait la cabine solo. J’ai jamais autant travailler en duo de toutes mes expériences en spa. Au début tout se passait bien, et puis le cauchemar a commencé.
3e obstacle:
Je ne pouvais plus supporter de travailler avec une personne qui a très peu de considération, de respect, de patience, de professionnalisme et de tact envers les clients, et tout le monde d’ailleurs. Tellement, que je me suis rendue malade. J’ai connu une grosse période de migraines très intenses qui arrivaient uniquement sur mes jours de repos. Et oui la force du mental ! Je ne voulais surtout pas manquer un jour de travail. J’avais une conscience professionnelle, tu comprends ! Comme cette collègue ne parlait pas très bien anglais, dès qu’on était en duo c’est moi qui prenait la parole pour expliquer les soins, poser les questions etc. Puis elle a voulu essayer pour progresser et m’a demandé des conseils. Je lui ai donc appris quelques phrases et elle s’est lancée. Cette femme avait une cinquantaine d’année et avait un caractère très fort, elle parlait fort, et elle avait toujours raison.
Finalement, elle a tourné les choses à son avantage en ne demandant que ce qui l’arrangeait aux clients sur les types de soins, elle ne proposait pas ceux qu’elle n’aimait pas. Elle ne leur laissait pas le choix, elle coupait la parole, elle était « rude » comme on dit, agressive. Puis quand j’ai essayé de lui dire gentiment, c’est avec moi qu’elle a démarré une guerre.
Elle avait décidé de me pourrir la vie chaque jour de travail. Je prenais sur moi, encore et encore et j’ai craqué plusieurs fois. J’en pleurais alors j’ai fini par demander de ne plus jamais travailler avec elle mais la direction a refusé car elle ne voulait pas se mêler de nos affaires. Elle me menaçait, m’insultait, disait du mal de moi même devant les clients. Un vrai cauchemar. Elle a finit par être transféré à mi temps dans un autre spa car elle faisait subir la même chose à deux autres collègues, qui se sont plaintes elles aussi.

Conclusion
J’ai vécu le harcèlement moral une seconde fois ici, par une collègue. La première fois c’était ma manager à Paris. Lien de l’article ici: la référence est au début. J’en ai très peu parler car le message que je voulais faire passer à ce moment était autre. Mais j’ai clairement subi un harcèlement moral de la part de cette manager qui m’a aussi rendue malade. Mais c’est ce qui m’a poussé à prendre une décision qui allait changer ma vie, celle de partir à Londres.
Si j’en parle aujourd’hui c’est parce que c’est bien plus commun que ce qu’on pense, mais très peu osent en parler. Je n’ai pas honte d’avoir vécu tout ça, même si beaucoup diront oh mais soit disant elle vivait sa meilleure vie à Londres c’était fake ! Chacun voit ce qu’il veut. J’ai appris de ces expériences douloureuses. Et heureusement qu’il n’y avait pas que le travail ! J’ai vécu des moments extra en dehors et je suis complètement tombée amoureuse de cette ville. Mais il est clair que j’ai été challengé dans ma vie professionnelle pour apprendre à m’affirmer, à avoir confiance en moi, à savoir ce que je ne veux pas et surtout ce que je veux.
Good news:
Durant cette expérience, j’ai quand même vécu de très bons moments avec mes autres collègues, dont une en particulier avec qui je suis encore en contact. Une merveilleuse personne, très douée professionnellement parlant, et adorable, généreuse, drôle. Elle m’a énormément aidé à travailler mon anglais. Je m’exprimais comme je pouvais et le deal c’était qu’elle me corrigeait pour m’améliorer. Elle m’apprenait des tournures de phrases, des mots, tout en me parlant d’elle. On a même eu des conversations très profondes sur le sens de la vie, de l’amour, du couple, de la femme et pleins d’autres sujets.
J’ai gagné en confiance car j’ai commencé avec cette expérience à vendre des produits, à être plus à l’aise et oser en toute vulnérabilité. Ce qui a été grandement apprécié, je ne faisais pas semblant, je me trompais quand je parlais, je m’excusais, j’en rigolais en disant que je fais de mon mieux, je veux progresser donc je me lance. Et j’ai été récompensé par énormément de retours clients qui étaient très satisfaits. On m’a même confié la réception du spa car j’évoluais rapidement, et ce, malgré mon anglais imparfait. Mon ton doux et calme apaisait tout le monde (ou presque). Je me suis concentrée sur moi, mon travail, mon évolution, et le cauchemar que je vivais avec cette collègue n’a pas servi à rien. J’ai trouvé la force de me battre et de montrer ce que je vaux.
En somme, c’est grâce à cette collègue qui m’a rendu la vie difficile que j’ai connu Snatam Kaur. Lien pour l’écouter ici. Aujourd’hui et ce depuis plus d’un an, j’écoute ses chansons très régulièrement. Elle m’apaise, elle me fait vibrer, j’augmente mon énergie quand je l’écoute. Ironique non ? Quand je l’ai réécouté l’année dernière après presque 4 ans, j’ai repensé à cette collègue. Je l’ai remercié de m’avoir fait connaitre cette voix incroyable, mais aussi de m’avoir appris à poser des limites et me faire respecter. A sa façon, elle m’a montré que je méritais d’être mieux traitée. Gracias Teresa!
Conseils:
Si toi aussi tu te retrouves dans une situation comme la mienne, que ce soit dans le bien-être ou autre, courage. Demande toi qu’est ce que tu as à apprendre ? Concentre-toi sur toi, sur ce que tu peux contrôler et détache-toi de ce qui te dérange. Et surtout, craque plusieurs fois s’il le faut. Oui tu as bien compris, craque, pleure, crie (pas au boulot hein), vas courir ! Ah oui le sport mon meilleur ami pendant cette période ! J’allais à la salle après le boulot pour me défouler et m’aider à travailler la persévérance, la force, le courage, le dépassement de soi. Il est plus qu’important de laisser ses émotions s’exprimer, les laisser sortir sinon tu risques de tout stocker jusqu’à exploser.
Un autre conseil: OSE ! J’ai finalement laissé tomber cette idée d’être ridicule en parlant anglais avec un accent tout pourri, de me tromper, et de bégayer. F**k all that ! J’ai même compris que les anglais adorent notre superbe accent français alors go ! Peu importe ton domaine, peu importe ce que tu cherches à faire, si tu es dans une situation similaire et que tu n’arrives pas à progresser, laisse tomber tes peurs, mets toi un bon coup de pied et OSE! Lance-toi. Si j’avais pas osé, je n’aurais pas progressé. Commence petit et élargit de plus en plus. J’ai commencé au travail avec mes collègues, puis avec les collègues de mon ex. Et pour finir avec tout le monde dès que je me sentais à l’aise et bien accueillie.
C’est également à cette période que j’ai lu Comment devenir riche de Napoleon Hill. Le titre n’a rien à voir, mais il m’a aidé à me concentrer que ce que je voulais, sur mes objectifs. Et il faut dire que je n’étais pas seule non plus. Mon ex à l’époque m’a énormément soutenu, tous les jours encouragé à ne pas laisser tomber et justement à chercher un meilleur job. Ce que j’ai fais, en novembre j’ai trouvé un autre job et j’ai donc quitté celui là.
Finalement, c’est grâce à ce que j’ai vécu là que j’ai trouvé le courage de demander plus, de demander mieux, ce que je méritais. Et c’est une nouvelle aventure qui a commencé…
La suite au prochain épisode,
Avec tout mon amour,
Lydie