Apprendre l’anglais, mon nouveau projet.
En 2016, on s’était dit (mon ex et moi), qu’on partait pour 6 mois dans l’objectif de parler anglais couramment. Mais rien ne s’est passé comme prévu. Nous avions des croyances, on s’attendait à pas mal de choses sauf à ce qu’on a réellement vécu là-bas.
Anglais, première étape:
Mon expérience a débuté plutôt rapidement. Je suis arrivée mi Novembre et j’ai commencé à travailler en Décembre. Je rappelle que mon objectif d’apprendre l’anglais n’était qu’un sous objectif. Derrière celui-ci, il y avait mon but de pouvoir obtenir un poste de Manager de spa d’hôtel. Avant d’être sur place, je pensais devoir travailler dans la restauration, le ménage ou la garde d’enfants. Ce qui ne m’enchantait pas du tout! Mais je m’y étais préparée. Et finalement, j’ai vu une offre en institut où j’ai postulé et je commençais 2 jours plus tard. Trouver du boulot, easy !
Mes difficultés:
Je faisais presque 1h30 de trajet matin et soir pour aller travailler, ça comprenait 2 lignes de métro différentes plus le trajet maison-métro faisait environ 20 minutes à pieds (rien de grave ni surprenant me diront les parisiens ! Mais moi je n’étais pas habituée). Je travaillais plus de 40h et je n’avais pas 2 jours consécutifs de repos. C’était hard! Je faisais principalement des épilations, puis, après avoir fait mes preuves en massage deep tissue, mon emploi du temps était partagé en deux. J’avais un planning chargé et ma table de massage n’était pas du tout adaptée, je me cassais le dos et les doigts.
Pour finir, j’avais un niveau d’anglais proche de 0. Les bases que j’avais étaient professionnelles et heureusement ! Je savais accueillir et installer mes clients, leur demander la pression pour les massages et c’était le plus important. Mais c’était un début très compliqué pour moi. Je n’arrivais pas à progresser en anglais, je n’osais pas parler, ou j’essayais mais je ne trouvais pas les mots. Je révisais les bases le soir après le travail, on s’entraidait avec mon ex. Chaque jour je notais tous les mots ou phrases que j’apprenais pour les retenir. Mais rien à faire, je bloquais. Je n’alignais pas deux phrases.
Les points positifs:
Cependant, durant cette expérience, j’ai fais des super rencontres, des personnes avec qui je suis encore en contact aujourd’hui et que j’adore. Elles ont été patiente avec moi, on s’entraidait, c’était beau. Il y avait des italiennes, des polonaises, des anglaises, des grecques et d’autres encore, c’était hyper cosmopolite. Malgré mes difficultés à m’exprimer, on arrivait à communiquer, on trouvait toujours un moyen. Que ce soit via des applis de traduction, via des gestes, via des mots semblables dans nos différentes langues. Et j’améliorais ma compréhension, je commençais à m’adapter aux différents accents. J’ai travaillé 2 mois là-bas, et puis la direction a décidé de changer nos contrats et on est pratiquement toutes parties.
Pour finir:
A ce moment, je suis retrouvée avec deux tendinites aux pouces, donc repos pendant 1 mois. Faisons les comptes, ça faisait 3 mois que j’étais en Angleterre et je ne parlais toujours pas mieux anglais et en plus j’étais « blessée », pas top. Et pour couronner le tout, on emménageait avec un couple de français donc autant dire que ça n’aidait pas ma progression. Mais là aussi j’ai fais une super rencontre!

Anglais, deuxième étape:
En Mars j’ai fini par retrouver un travail dans un spa cette fois, d’hôtel. Je me sentais déjà bien plus à ma place. Pour obtenir ce job, je m’étais bien préparée à l’entretien. J’avais carrément tout écrit et traduit, toutes les réponses aux questions potentielles qu’on me poseraient, ma présentation et ma motivation. J’étais hyper stressée mais prête. J’avais presque appris par coeur. Et seulement après ma petite présentation et mon mini discours sur ma motivation, j’ai obtenu le poste. On n’a même pas testé ma main, autant dire que c’est la base en spa quand même. Le manager m’a expliqué le fonctionnement et on a même pu négocier mon salaire, mes jours de repos et l’antenne où je préférais travailler (car il s’occupait du recrutement pour tous les spa de la compagnie). Yayyy!
Et c’est là que j’ai compris, que si tu te débrouilles un minimum pour aligner quelques mots et que tu es motivé, tu as ta chance. Soit tu obtiens une journée d’essai, soit tu es pris et tu fais tes preuves.
Pour conclure:
Ce qu’il faut retenir ici, c’est que si tu te prépares juste assez pour démontrer ta motivation, tu obtiens un job. Si en plus, tu as de l’expérience dans le domaine, tu as matière à négocier. Sachant que ton expérience n’est démontrée que sur papier, ton CV. On ne va pas se mentir, j’en connais pleins qui ont triché. Et la seule vraie question n’est pas est-ce que c’est bien ou mal ? Mais plutôt est-ce que tu te sens à la hauteur de ce que tu prétends ?
Même sans expérience tu peux être embauché, il suffit de montrer de quoi tu es capable et le tour est joué. Il ne s’agit pas ici de ne pas faire d’erreurs, non. Au contraire, montrer comment tu rebondis face à tes erreurs, ta positivité, ta motivation, ta participation, ton implication. C’est ça qui compte là-bas (oui n’oublions pas qu’on ne parle pas de la France ici). J’ai découvert une autre mentalité et c’était beau. Tu n’es pas jugé sur tes diplômes sur papier, mais sur tes réelles capacités d’adaptation, d’apprentissage et ton ambition.
« L’expérience vient en pratiquant »
Il fallait que je laisse ma peur d’être ridicule de parler anglais avec mon accent français en alignant des mots sans réellement faire une phrase, mais aussi ma peur de ne pas réussir à bien parler anglais un jour. Car il fallait bien commencer quelque part.
Sabotage:
Ce n’est pas facile quand on t’a toujours dit que tu étais nulle pour quelque chose, de le réussir. Tu finis par croire ce qu’on dit de toi, et tu remets tes propres capacités en cause. Déjà que tu doutais, tu finis par abandonner. Perso, j’avais laissé tomber l’anglais l’année où j’ai raté mon bac. J’ai redoublé et je me suis concentrée uniquement sur mes forces pour contrebalancer avec les matières où j’étais « nulle » pour avoir la moyenne au bac. Et ça a marché ! J’ai eu 17 en maths coefficient 4 ou 5, 3 en anglais coefficient 2 et j’ai eu mon bac. L’intelligence de miser sur sa zone de génie. Sauf que je ne me suis pas autorisée à progresser là où j’en avais besoin. Je me suis fermer des portes car j’avais acquis la croyance d’être nulle. C’est de l’auto sabotage.
Nous ne sommes pas obligés de travailler sur toutes nos faiblesses, ce n’est pas ce que je veux dire ici. Revenons à mon objectif, mon rêve, il me fallait des compétences en anglais pour réussir (suite de mon article spa praticienne part 2). Mais ça, je l’ai su (ou accepté plutôt, je pense que je me voilais la face) que quelques années après. J’ai donc tout mis en oeuvre pour me donner une chance, mais mon mental était bloqué par ces croyances que je n’y arriverais pas. Au début de cette deuxième expérience de travail à Londres, j’ai enfin compris que rien n’est jamais parfait au début. Quand on débute, nous sommes tous au même niveau. Peu importe ce qu’on entreprend, un débutant est toujours nul au début. C’est en s’entrainant qu’on progresse. Et plus on y prend du plaisir, plus ça se simplifie et plus on progresse rapidement.
Légitimité:
En y repensant aujourd’hui je me dis: mais oui c’est tellement ça! Je fais le lien avec le principe de légitimité et tout devient plus clair et plus logique à mon sens. D’abord aie confiance en toi (ou fais semblant), donne toi les moyens, vas chercher ce que tu souhaites et tout le reste suivra, même si tu n’es pas prêt, même si ce n’est pas parfait. N’attends plus, lance toi !
C’est sur le chemin qu’un apprenti devient maître.
Avec tout mon amour,
Lydie