Mon bilan après 8 ans de métier:
D’abord, il faut dire que spa praticien n’est pas un métier facile (oui je sais il y en a d’autres des métiers difficiles). C’est très physique, on dépend beaucoup de la clientèle. Les amplitudes horaires sont (trop) grandes. De plus, les massages s’enchaînent et les jours de travail consécutifs s’allongent! Surtout en saison, où les clients sont plus nombreux.
Ensuite, nous ne sommes pas des machines. Soyons honnêtes, le premier massage de la journée n’a rien à voir avec le dernier. Entre temps, il y en a eu 5 ou 6, autant dire que l’énergie n’est plus la même. Et chaque jour c’est pareil.
Il y a deux catégories:
- les praticiens qui n’en n’ont rien à faire de tout donner lors d’un soin. Ils font le minimum, le métier ne les passionnent pas et finissent par se reconvertir en vendeurs prêt à porter. (Vraiment, je catégorise, ce que je déteste de base. Néanmoins, ça donne surtout une idée générale. Ce n’est évidemment pas à prendre au mot.)
- les praticiens qui considèrent leur métier comme une vocation. Le bien-être de leurs clients est primordial. Ils donnent tout et ne supportent pas « arnaquer » le client en offrant moins de qualité pour le même prix. Pour finir, eux aussi se reconvertissent. Souvent dans le milieu du bien-être. Car trop épuisés par le métier, mais soucieux de la santé générale des individus.
MA VISION du métier:
Je fais partie de ces personnes frustrées, gênées et agacées de ne pas pouvoir donner la même qualité de soin à tout le monde. Je suis une passionnée, perfectionniste. Ainsi, mon but est de faire tout mon possible pour que mon client ressorte de mon soin heureux, apaisé, écouté, valorisé, détendu, apprécié, vu, souriant. C’est pour ça que je fais ce métier, pour voir la satisfaction dans les yeux de mon client. Je prends plaisir à donner un moment d’évasion, de détente et de guérison dans ce monde rempli d’évènements en tout genre. C’est une bulle de bonheur. Finalement, avec ces conditions, je suis juste de plus en plus épuisée au fur et à mesure des années. D’où ma pause et mes différentes formations.
Le métier de spa praticien fait parti du domaine du bien-être. Mais où est le bien-être des praticiens ?
Quand est-ce que la santé du spa praticien passera avant l’argent ?
J’ai récemment lu un article sur le sujet qui disait qu’il était important de réévaluer les salaires des spa praticiens. En effet, je suis d’accord, mais ce n’est pas pour moi le défi principal. Parce qu’à quel moment l’argent est plus important que la santé ? Quand tu vas être bloqué et déclaré inapte à faire des soins, l’argent va faire quoi ? Il y a des choses que l’argent n’achète pas. La santé et le temps.
Travailler dans de meilleures conditions entraîne forcément une meilleure qualité, un meilleur engagement et de meilleurs résultats sur le long terme. Oui, rentabiliser un établissement comme un spa, c’est pas gagné. Mais il faut trouver un juste milieu, voir plus grand, et encore plus loin. Il y a clairement un manque de praticiens aujourd’hui, beaucoup de postes sont à pourvoir.
En somme, il y a un décalage entre l’offre et la demande. Les spas cherchent des praticiens polyvalents, qui sont excellents dans tous les domaines. Ce qui est de moins en moins facile à trouver. Il y a beaucoup de praticiens spécialistes. Et par conséquent, très doués dans un ou plusieurs domaines bien précis, mais pas tous. Soit ces praticiens sont largués et les postes restent sans postulants. Soit, ils prennent ces jobs dont ils ne sont absolument pas emballés, et se transforment en robot. C’est plus possible!
spa NOUVELLE ERE:
Aujourd’hui c’est important d’être reconnu. On se donne tellement pour une entreprise. Prendre soin des praticiens, les valoriser avant même de parler du client qui est roi. Le client ne sera satisfait que si le praticien est en état de prodiguer un soin. Le praticien est roi. S’il n’y a plus de praticien, il n’y a plus de clients. (Encore une fois, rien n’est tout noir ou tout blanc.)
Ce métier n’est pas le seul à être touché. Depuis l’épidémie du Covid, le fait de prendre soin de soi se généralise. C’est ainsi qu’on devient de plus en plus conscient de l’importance et de l’enjeu de la santé. Sans compter que cela passe par les conditions de travail. Il est temps que les choses évoluent ! Le système doit se mettre à jour pour résoudre ces problèmes de postes vacants, de robotisation, et de décalage entre offres et demandes.